Et les médias de se précipiter pour annoncer que « L’OMS conclut définitivement à l’absence de lien entre téléphone mobile et cancer » ! (ZD.net, Le Point,… autres revues et télévisions).
Qu’en est-il réellement ?
Le CRIIREM a étudié le texte initial et sa traduction pour arriver au constat que les conclusions de l’étude réalisées sont beaucoup moins affirmatives que les titres des articles publiés par certains médias.
Le texte utilisant la double, quand ce n’est pas la triple, négation est particulièrement difficile à comprendre : « Il y avait des preuves de faible certitude qu’il ne peut pas augmenter le risque de gliome, méningiome ou neurinome acoustique… » c’est -à-dire que la preuve que les REM ne peuvent pas augmenter les risques de gliome …présente une faible certitude. Donc la possibilité que ce risque existe n’est pas écarté.
Idem pour le portable : « Pour l’exposition au champ RF-EMF en champ proche de la tête lors de l’utilisation du téléphone mobile, il y avait une faible preuve certaine indiquant que le risque de gliome, de méningiome, ou de neurinome acoustique ne puisse pas être augmenté. ». On n’est donc pas absolument sûr que le risque ne puisse pas être augmenté.
Le document est en fait une relecture d’études précédentes dont 63 seulement ont été considérées, toutes publiées dans la revue scientifique ELSEVIER.
ELSEVIER dont le slogan est » L’intelligence en matière d’innovation au service des produits pharmaceutiques » fait partie de la multinationale britannique RELX qui concentre la majeure partie des publications scientifiques dans le monde.
Le chercheur Ken Karipidis fait partie du groupe de lectures des études. Il a rejoint l’ICNIRP (Commission Internationale de radioprotection contre les rayonnements non ionisants) en août 2015. Il en est vice-président depuis juillet 2024. A rappeler que l’ICNIRP est l’organisme de référence pour le choix des normes d’exposition.
Conseil CRIIREM : continuer à appliquer le principe de prévention et à respecter une pratique prudente de l’usage du téléphone, voir les recommandations suivantes :
- Ne pas porter son téléphone dans la pochette de la chemise, à l’aisselle ou à la ceinture de son pantalon. Tenir l’antenne du téléphone le plus éloigné possible de soi. Même lors de l’envoi d’un SMS.
- Utiliser systématiquement le kit piéton livré avec votre téléphone de façon à tenir l’appareil éloigné de votre oreille (et de votre cerveau) le temps de la conversation. Préférez toujours l’oreillette avec un fil à un éventuel gadget sans fil.
- Limiter le nombre et la durée de vos appels. Pas plus de 5 ou 6 fois par jour par exemple, ni plus de 2 ou 3 minutes d’affilée à chaque fois. Respecter un temps moyen de 1h30 entre deux appels.
- Ne téléphoner que dans des conditions de réception maximum : dès que votre écran affiche les « 4 barrettes » de réseau, pas moins. Pour chaque barrette manquante, le rayonnement émis par le portable pour se connecter est multiplié par 2.
- Ne pas téléphoner en vous déplaçant, ni en train, ni en voiture, ni en bus, ni à pied, ni à cheval, ni en vélo, ni en bateau, ni en patinette, ni en roller etc…
- Ne pas téléphoner en voiture, même à l’arrêt, ou dans tout autre infrastructure métallique. Un effet dit « cage de Faraday » emprisonne et répercute les ondes émises par le portable, le rayonnement subi est alors maximum au centre de la « cage ». Dans une voiture, cela se situe à la hauteur de votre tête.
- Le temps de joindre votre correspondant, conserver le mobile à la verticale et éloigné de vous tant que la première sonnerie n’a pas retentit, souvent un bip ou un signal visuel vous indique que vous êtes en connexion avec le numéro appelé.
- La nuit, ne jamais conserver un téléphone mobile allumé à moins de 50 cm de votre tête. Toujours l’éteindre pour limiter le rayonnement (et celle de l’antenne relais avec lequel il communique).
- Pas de téléphone mobile pour les enfants et les moins de 15 ans. La croissance de leur organisme les rend particulièrement vulnérable à tous les rayonnements électromagnétiques, y compris ceux des mobiles. La notion de cumul de doses entre aussi en compte. Plus l’on s’expose tôt, plus les doses de rayonnement accumulées seront importantes. L’accès à un téléphone mobile doit être exceptionnel, en cas d’urgence par exemple.
- Les femmes enceintes et les personnes équipées d’appareils médicaux(stimulateur cardiaque, appareil auditif, etc.) devraient éviter de téléphoner avec un mobile. L’eau du placenta et les cellules de l’embryon sont très sensibles aux champs rayonnés. Il est officiellement recommandé de ne jamais approcher un téléphone mobile en fonctionnement à moins de 20 cm d’un implant cardiaque, afin de limiter le risque de défaillance électronique provoquée par l’énergie dégagée par le portable.