Le problème, des valeurs limites d’exposition aux ondes électromagnétiques émises par les nouvelles technologies humaines est posé depuis une vingtaine d’années car des effets nocifs avérés portant atteinte aux biens et aux personnes sont régulièrement constatés par des militaires, des scientifiques et des industriels.
En ce qui concerne les biens mobiliers, immobiliers, la bureautique, les matériels électriques, électroniques, médicaux industriels et ménagers, des effets de compatibilité électromagnétiques sont très souvent attestés par les utilisateurs et les experts. Ces perturbations électromagnétiques entraînent des dysfonctionnements, bien expliqués par l’apparition de courants parasites d’induction. On sait qu’elles sont imputables aux ondes radios, aux micro-ondes, aux radars, aux satellites, mais aussi aux antennes de téléphonie mobile et aux portables. Ce constat fait l’unanimité des scientifiques et des spécialistes de l’électrique, de l’électronique et de la communication.
Pour limiter ces perturbations technologiques, des normes ont été rapidement imposées par des directives européennes qui sont applicables dans tous les pays de la communauté européenne.
En ce qui concerne les micro-ondes (de 300 mégaHertz à 300 gigaHertz) la valeur limite à ne pas dépasser est de 3 Volts par mètre soit 2 microWatts par cm2 (EN.50082 en 1995 et EN.61000 en 2002).
En ce qui concerne les risques sanitaires applicables aux personnes, ils font l’objet de vives polémiques relayées par des lobbying puissants représentant les intérêts des industriels et des opérateurs.
Comme toujours, lorsqu’il s’agit de Santé Public une question problématique et spéculative se pose : Doit-on protéger les populations des effets nocifs aigus ou des effets à long terme ?
Pour le conseil de l’europe de Bruxelles, seuls les effets sanitaires aigus sont pris en compte car facilement exploitables. Pour les radiofréquences qui nous concernent il ne sera tenu compte que des effets thermiques excessifs pour le corps et les tissus humains. Le DAS ou débit d’absorption spécifique évalué en Watts par kilogramme est alors utilisé comme restriction de base pour établir des valeurs d’exposition pour les populations.
Il en résulte des normes excessivement élevées comprises entre 27 et 87 Volts par mètre ( 0,2 milliWatts/cm2 à 2 milliwatts/cm2). Par exemple il est proposé 41 V/m pour les portables GSM à 900 mégaHertz et 58 V/m pour ceux à 1800 mégaHertz.
De nombreux pays dont la France et l’Espagne ont adopté de telles normes, révélant une politique laxiste de Santé Publique, favorable aux industriels et aux opérateurs.
Par contre, pour le Parlement Européen à Strasbourg ( qui a réellement vocation d’établir des niveaux élevés de protection pour la Santé des populations et qui consulte pour cela des commissions constituées de spécialistes, de scientifiques et de médecins véritablement indépendants ) les effets à long terme sont les premiers à être pris en considération en raison de l’application du principe de précaution (article 130R du traité CE) et du principe ALARA (aussi bas que raisonnablement possible).
Il en résulte des normes plus sévères avec une valeur limite unique d’exposition à 1 Volt par mètre (0,3 microWatt/cm2)pour les populations exposées aux radiofréquences et aux micro-ondes (Rapport Ganni TAMINO – 1998 et résolution A3-0238/94).
Actuellement de nombreux médecins et Scientifiques reconnus sur le plan international adhérent à cette conception et l’OMS se positionne aussi dans cette voie puisqu’elle recommande depuis 2002 une réduction significative de l’exposition des populations.
En conclusion, une politique cohérente et courageuse dans le domaine des pollutions électromagnétiques est vivement souhaitée dans la communauté européenne, par les associations de riverains, par les scientifiques et, par les médecins réellement indépendants.
Cela suppose tant pour le Conseil de l’Europe, que pour le parlement européen et les pays de la communauté une réelle volonté à reconnaître les risques potentiels des technologies nouvelles. Par contre les nier le plus longtemps possible serait implicitement avouer un soutien actif au lobbying des organismes publics ou privés qui représentent, en fait, les industries de l’électricité, de l’électronique et de la communication.