Risque sanitaire : une analyse souligne le manque d’information du grand public

Déc 3, 2015 | Antennes relais

« Les opérateurs de téléphonie mobile jouent-ils avec la santé de leurs clients ? » C’est la question que pose la presse suite au rapport présenté mercredi 17 mai par la société CA Cheuvreux sur la prise en compte du risque sanitaire des ondes électromagnétiques par les opérateurs télécoms.

Selon l’étude de CA Cheuvreux, résume l’AFP, les opérateurs n’informent pas assez leurs clients sur ces précautions et s’exposent ainsi à des poursuites judiciaires si, à l’avenir, des troubles sanitaires apparaissaient.

« Le recul est insuffisant pour conclure à l’absence de risque : il semble bien que l’on ait disséminé une technologie sans en maîtriser réellement les conséquences en termes de santé publique », estime Stéphane Voisin, directeur du pôle « Investissement socialement responsable » de CA Cheuvreux. Il compare la situation à celle de l’amiante ou du tabac, quand les risques sanitaires n’étaient pas encore connus. « La recherche, du coup, se fait sur le tas. On peut même se demander si les cobayes, en définitive, ce ne serait pas nous ».

« Plusieurs facteurs nous ont alertés » poursuit Stéphane Voisin dans le Figaro, directeur de l’investissement socialement responsable (ISR), un département de Cheuvreux dédié au développement durable : « Le taux d’impact d’abord, qui se mesure par le taux de la population concernée, combiné à l’usage de la téléphonie mobile. L’abaissement du seuil de tolérance concernant les risques environnementaux, sanitaires et l’application du principe de précaution qui en découle. » Le responsable de ce département s’étonne d’ailleurs que les trois opérateurs mobiles français répondent d’une même voix au problème du risque sanitaire alors qu’ils ne s’accordent sur aucun autre sujet.

Pour preuve, la brochure « Mon mobile et moi », consacrée aux questions de santé et éditée en 2004 par l’AFOM, à deux millions d’exemplaires, diffusée dans les boutiques des opérateurs.

« Pas suffisant » reprend la dépêche AFP en écho des paroles de CA Cheuvreux qui préconise « la mise en évidence d’avertissements clairs, comme cela existe pour le tabac par exemple, (qui) nous semble une nécessité pour réduire le niveau de responsabilité des opérateurs ».

Les juristes, pour la transparence de l’information

« les juristes estiment que le principe de prévention doit alors s’imposer : les opérateurs pourraient préconiser l’utilisation du kit mains libres et mettre en garde les parents sur les dangers pour les enfants de moins de 13 ans de l’exposition prolongée aux mobiles. Les ratios de watts par kilo, émis par les terminaux, pourraient aussi être vulgarisés » cite le Figaro. Qui poursuit : « la transparence de l’information, c’est la clé », insiste Me Christian Huglo, avocat du cabinet Huglo-Lepage et Associés. « La notion de « risque accepté », qui alerte les utilisateurs sur d’éventuels dangers, devrait être mieux prise en compte ». Contrairement au risque imposé qui prévaut lui en l’absence de toute information.

D’autant, s’il faut encore le rappeler, que depuis mars 2003, plusieurs compagnies d’assurance ont pris la décision de ne plus couvrir les risques liés aux champs électromagnétiques des polices de responsabilité civile des opérateurs de téléphonie mobile. Sans assurance, « opérateurs et fabricants de terminaux ont peut-être intérêt à ouvrir le débat sur ce sujet qui pourrait, dans quelques années, se transformer en bombe à retardement » conclut le Figaro.

(source : Le Figaro / AFP)

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