En Belgique, un collectif de quatre citoyens a déposé plainte contre l’Etat jeudi 29 novembre 2007, rapporte le quotidien belge Le Soir. Franchissant une étape supplémentaire dans le combat mené par des nombreuses associations contre les nuisances des ondes électromagnétiques et les risques que celles-ci font porter sur la santé publique.
Initié par le Groupe de réflexion et d’action pour une politique écologique (Grappe), le recours porté devant le tribunal de première instance de Bruxelles vise à faire annuler, sur la base d’arguments de fond, les normes d’exposition au bénéfice d’une protection maximale pour la santé.
« Il ne fait plus de doute que les normes sont trop faibles, invoque Paul Lannoye, ancien député européen écologiste [aussi membre du conseil scientifique du Criirem]. En introduisant cette plainte contre l’État belge, nous entendons que ce dernier prenne les dispositions nécessaires pour protéger les citoyens en vertu de l’article de la Constitution qui garantit notamment à chaque enfant le droit à la protection d’un environnement sain. »
Pour les plaignants, l’exposition aux ondes électromagnétiques engendrée par les nouvelles technologies sans fil constitue une des grandes pollutions modernes. Une pollution incolore et inodore dont les risques, avérés dans un certain nombre d’études, se traduisent par une augmentation de l’incidence de cancers, de désordres acoustiques, de problèmes nerveux variés ou de troubles du sommeil, comme en atteste le rapport BioInitiative publié voici peu aux États-Unis. Et l’action conduite par Maître Jean-Luc Mathy contre l’État belge ne manque pas de reprendre à son compte les conclusions de cette somme scientifique.
L’histoire moderne est riche de cas semblables de graves atteintes à la santé, liées à certaines substances, renforcées par le déni de l’industrie, voire la complicité passive des autorités, notent les plaignants. Mais à la différence de l’amiante ou du tabac, personne ne peut plus échapper aujourd’hui au brouillard électromagnétique engendré par les ondes pulsées.
Conscients de la difficulté, les membres du Grappe estiment que l’adoption de normes les plus faibles (0,2 v/m contre 20,6 v/m) ne devrait pas poser de problème majeur, si l’on s’en réfère à diverses réglementations adoptées dans d’autres pays européens. (…) « Nous sommes déterminés et n’hésiterons pas à aller jusqu’à la cour des Droits de l’homme… » prévient Paul Lannoye.
(Le Soir, édition du 29 novembre 2007)