Monsieur le Député, l’article 2 de votre proposition de loi (N° 3322, du 19 septembre 2006) veut rendre illégal le refus d’installation des antennes relais des opérateurs mobiles pour des motifs de sécurité sanitaire.
Interrogé par la presse sur vos arguments justifiant cet article, vous précisez que : « la supposée nocivité du champ électromagnétique généré par l’équipement radioélectrique n’est absolument pas fondée scientifiquement. Une étude du Conseil scientifique de la ville de Paris sur les antennes relais pour la téléphonie mobile, remise le 16 juin 2006 au maire de la capitale, conclue ainsi « qu’à ce jour, aucun effet sanitaire imputable au rayonnement émis par les antennes n’a été démontré. »
Ces arguments, Monsieur le Député, sont inacceptables. Car tout simplement faux.
A ce jour, 80% des études épidémiologiques portant sur les antennes relais de téléphonie mobile publiées par des revues à comité de lecture concluent à des effets sur la santé ou sur le bien-être, qu’il s’agisse notamment d’insomnies, de migraines ou d’un risque accru de cancers (sources OMS et PUBMED). La parution d’études scientifiques montrant l’innocuité sanitaire de ces installations est très largement minoritaire.
Au sujet de l’étude du Conseil Scientifique de la Ville de Paris, le (riirem s’est déjà exprimé sur les conditions d’audition extrêmement décevantes de cette expertise-simulacre, qui n’a retenu les avis que des seuls scientifiques financés directement ou indirectement par l’industrie des télécoms. De fait, puisque vous omettez de le préciser, il nous paraît nécessaire de rappeler que ce même rapport a fait l’objet d’un désaveu officiel voté par les élus du Conseil de Paris. Le 28 septembre dernier, la Ville de Paris a ainsi déclaré ne plus être « engagée directement » par l’avis de son Conseil Scientifique.
Le (riirem s’étonne de votre manque de connaissances sur ce dossier. Nous vous demandons de revoir votre position et d’abandonner cet article scientifiquement erroné.
Veuillez agréer, Monsieur le Député, l’expression de notre opposition documentée et formelle face à ce genre de proposition de loi.